La veille de l'opération, mon arrivée à l'hopital...

Mercredi 3 juin 2009

Il est 17 heures passé quand j’arrive à l’hopital. Je devais rentrer à 16h mais mes parents m’ont dit que c’était juste pour être sûre que je sois ajeun à partir de 16h, mais qu’on pouvait arriver plus tard.

J’arrive dans le hall déjà bien rodée du fonctionnement de la clinique (voir épisode fibroscopie). Je prend direct le ticket pour les « entrées ». Nous attendions depuis un bon quart d’heure quand, soudain, dans le doute, je me suis décidée qd même à aller voir la dame de l’accueil pour signaler ma présence. Elle a fait mine de regarder dans son calepin et m’a envoyé vers les entrées. Je lui ai demandé « j’ai juste besoin de ma carte vitale, mutuelle, carte d’identité et un chèque de caution, c’est ca ? ». Elle me répond nébuleusement « hein ?! ah ca je sais pas madame, voyez avec les entrées ! »

D’accord ! Elle est à l’accueil, ses collègues « entrées/sorties » sont à 3 mètres et elle n’est pas fouttue de savoir cette information de base ???! OK ca promet !

Bref, on finit par m’appeler au bout d’une demi-heure pour valider mon entrée. Idem je tombe sur une dame qui me demande tous mes papiers d’un ton sec, puis qui s’en va alors que j’étais en train de lui poser une question. Super ! Finalement au moment de faire mon chèque de caution, horreur, j’avais plus de chèques dans mon chéquier !!! N’importe quoi ! Je me suis trimballée une valise de 3 m de long pour être sûre de n’avoir rien oublier et de ne manquer de rien et je ne vérifie pas l’essentiel ! Quelle cruche ! Heureusement maman est là et donne un chèque à ma place, de toutes façon, il est rendu à la fin du séjour, il sert juste si le patient oublie de faire sa sortie.

La fameuse dame, nous explique alors où nous rendre ensuite « alors vous allez au bout du couloir et c’est au 3^ème ». Vu la gentillesse de cette personne, on n’en demande pas plus et on se lance, on va bien trouver ! On marche dans le long couloir il y a des ascenseurs partout, on ne sait pas lequel prendre, franchement c’est très mal indiqué le service digestion !

J’interpelle une dame en blanc pour demander notre chemin et elle nous dit qu’il faut prendre cet ascenseur. Elle me dit alors, à notre grand étonnement, « ce sont celles de l’administration qui vous ont si bien renseignées pas vrai ?! De toute façon, elles ne servent à rien celles là, et quand elles sourient il neige ! » De toute évidence, leur réputation est faite même en interne. Ma mère se décide qd même à retourner les voir pour être sûr car la clinique comporte au moins 6 ou 7 pavillons différents, c’est très grand !

Bon c’est bien cela, on prend l’ascenseur devant nous et on monte au 3^ème. J’arrive, complètement ahurie, je ne sais pas trop à qui m’adresser pour savoir où est ma chambre, je chope la première blouse blanche que je vois et elle me renseigne aussitôt ! Ouf !

J’arrive dans ma chambre, et surprise, je ne suis pas seule ! J’avais demandé une chambre seule mais ils sont débordés pour le moment, peuvent pas faire autrement. En revanche, on m’apprend que je suis prévue en pole position ! Je suis la première, je passe sur le billard à 8h, quelle chance, je n’avais même pas osé espérer que cela soit possible !!! Trop heureuse !!!

Je découvre ma première voisine de chambre… Aie Aie Aie c’est une dame âgée, la soixantaine… ! Elle me voit et me fait un large sourire, limite en m’accueillant les bras ouverts !!! Je me dis « tiens on a du forcer sur la dose avec son traitement… ».

Immédiatement on me demande de m’allonger car on vient me faire la prise de sang, ma voisine rouspète gaiement qu’elle ait été obligée de descendre au service pour sa prise de sang alors que pour moi on se déplace… Eh oui, c’est ca la classe mamie ! lol

On me vide de trois ou quatre tubes, et cette fois, mon chirurgien, vient ausculter ma voisine. On nous demande de tous sortir. Avec ma sœur, très complices, nous rigolons à la fenêtre du couloir, elle a le don de me détendre celle la ! lol

Puis le docteur sort, s’en va chercher ché pas quoi en me disant d’entrer. La dame à son tour sort et papote à nouveau avec mes parents qu’elle a visiblement déjà adoptés ! Ma sœur veut me soutenir jusqu’au bout et assister à l’examen aussi, le docteur entre et me demande de m’installer sur le lit. Au moment de m’allonger, un vieux souvenir amer me revient… « Merde j’ai enlevé ma culotte tout à l’heure car elle me serrait trop ! », j’essaye de me rassurer en me disant qu’il va juste soulever mon haut et baisser mon panta…ARRRRGHHH quelle courge j’ai mis une robe !!!! A peine le temps de penser à ca qu’il avait déjà entrepris de soulever ma robe par le bas… Bon là pas de panique, tu assumes, tu expliques avant. Je lui dit timidement et à moitié avec un rire nerveux intérieur : « heu… je m’excuse j’ai enlevé ma culotte et je n’ai pas eu le temps encore d’en mettre un autre… je peux le faire ? ». A cet instant il parait surpris puis esquisse légèrement un sourire en coin vite récupéré par son professionnalisme. Il répond « heu… si vous voulez mais bon… non mais c’est bon » Hop il soulève, il touche mon ventre et tâte précisément mon foie… en deux secondes, il dit « bon c’est bon pour l’opération, allez à demain » Pas eu le temps de finir sa phrase que ma sœur qui faisait son maximum pour retenir son rire depuis le début, explose avant même que le chirurgien ait fini sa phrase. D’un coup, je la regarde elle est rouge écarlatte de s’être retenue et elle pleure de rire en silence, on entends parfois comme un gazouillis d’oiseau qui sort de sa bouche. Moi évidemment je craque aussi , me voilà partie mais ma fierté m’a fait dire cette phrase bizarre que j’adressais à ma sœur mais qui en réalité était destiné au chirurgien qui était en train de sortir de la chambre : « Oh la honte, mais j’ai enlevé ma culotte car elle me serrait trop et puis je comptais une remettre une autre mais… » là je tiens plus, le fou rire éclate de plus belle pour nous deux et le chirurgien a déjà fermé la porte.

C’est très gênant pour moi, vraiment, mais comme on dit « il en a vu d’autres ! » et puis il va me voir nue dès demain matin donc bon au moins c’est fait. Et puis, finalement cette histoire restera un bon souvenir de complicité avec ma popinette qui n’a pas arrêter de me détendre la veille de l’opération, quel clown la frangine !

On a dû stopper net notre rire car ma voisine rentrait et sociable comme elle est, on avait peur qu’elle nous demande pourquoi nous rions. Cette voisine de chambre fût ma seconde ressource de détente, il s’avère que cette « mamie » était très rigolotte ! Elle était bavarde et avait une façon de raconter les choses qu’on ne pouvait avoir un petit pouf de rire de temps à autre. Ainsi nous avons papoté jusqu’à 23h. Elle est venue pour un by-pass comme moi et elle a 64 ans. Elle a eu un anneau qui avait été un échec, et elle doit se le faire enlever et remplacer par un by-pass.